Depuis les travaux de R. Walpole, il semble acquis que Philippe Mousket est un «imposteur» : il n'aurait que suivi des sources françaises qui compilaient pour lui ses sources latines prétendues. Plus encore, Walpole affirme que «Il ne savait probablement pas conjuguer un verbe latin». Cependant, les critiques ont surtout scruté la première moitié de sa Chronique rimée. Le but de cet article est de montrer que dans la seconde partie de son œuvre, c'est-à-dire pour l'histoire des rois capétiens, le chroniqueur s'est bel et bien servi d'une source latine, la Chronica d'Aubri de Troisfontaines, pour y puiser plusieurs anecdotes et des concordances temporelles. L'utilisation d'une telle source, dont la première rédaction fut terminée en 1241, implique que Philippe Mousket n'ait pas écrit les dernières années de sa chronique au jour le jour, comme on l'avait supposé. Elle pose la question de la date à laquelle le chroniqueur tournaisien vécut et écrivit son œuvre.

Since the works of R. Walpole, it seems clear that Philippe Mousket was an «impostor» : he claimed to follow some Latin sources, but it was through some French compilations already made at his time. Moreover, as says Walpole «He probably could not conjugate a Latin verb». However, the critics studied mainly the first part of his Chronique rimée. The aim of this paper is to demonstrate that in the second part of his work, devoted to the Capetian kings, the chronicle used a Latin source, the Chronica of Aubri de Troisfontaines, to draw from this work some anecdotes and chronological frame. The use of such a source, whose first writing was not ended before 1241, implies that Philippe Mousket has not written the last years of his chronicle from day to day, as it was supposed. It also raises the problem of the date when the Chronique Rimée has been written.