L’article porte sur la deuxième divergence rédactionnelle du Roman de Méliadus, où s’opposent deux lignes narratives distinctes mais présentant certains points de convergence. L’analyse, qui prend en compte non seulement la divergence elle-même, mais aussi les matériaux narratifs qui l’entourent, met en perspective les plans de la stemmatique, de la codicologie et de la narratologie. Les données recueillies nous amènent à formuler l’hypothèse la plus économique permettant de rendre compte de leur complexité: une lacune matérielle survenue à un stade élevé de la tradition manuscrite serait responsable du dynamisme des copistes dans cette zone textuelle. Les conséquences de cette lacune seraient encore visibles tant du point de vue codicologique dans le ms. Paris, BnF, fr. 350, qui présente des particularités matérielles à cet endroit précis, que du point de vue narratif dans le groupe β, qui donne à lire un texte ayant les caractéristiques d’une suture.

The article deals with the second editorial divergence of the Roman de Méliadus, where two distinct narrative lines are opposed but still presenting some points of convergence. The analysis, which takes into account the divergence itself but also the narrative materials around it, puts the plans of stemmatics, codicology and narratology in perspective. The collected data lead us to formulate the most economical hypothesis making it possible to account for their complexity: a material gap that arose at a high stage in the manuscript tradition would be responsible for the copyists’ dynamism in this textual area. The consequences of this gap would still be visible from a codicological point of view in the ms. Paris, BnF, fr. 350, presenting material peculiarities at this particular place, but also from a narrative point of view in the group β, which gives to read a text with the characteristics of a suture.