Cet article examine le fonctionnement réel de la déclinaison du substantif en ancien français, dans un contexte étroitement limité : l’enquête est réduite au cas spécial du mot amor (nom commun ou nom propre), et aux chansons de deux poètes, Chrétien de Troyes et Blondel de Nesle ; en revanche, elle prend en compte l’ensemble de la tradition, en essayant de démêler, dans chaque manifestation manuscrite, la responsabilité du système propre à un copiste et celle de son modèle. Il en résulte qu’une analyse détaillée des règles de marquage morphologique peut aider à comprendre comment certaines innovations se sont propagées dans la tradition manuscrite, en particulier par l’identification de facteurs dynamiques. Dans des cas favorables, il est possible de remonter jusqu’à la leçon archétypale.
This contribution examines the actual functionning of the noun’s declension in Old French, in a strictly limitated context : the inquiry is reduced to the special case of the word amor (or common noun or proper noun), and to the songs of two poets, Chrestien de Troyes and Blondel de Nesle. By compensation, it takes into account the whole tradition, proving to distinguish, in each manuscript phenomenon, the part of responsability belonging to the copist or to his model. It appears that a detailed analysis of the morphological rules can provide a better comprehension of the ways by which some innovations spread into the manuscript tradition, especially through the identification of dynamic factors. In propitious situations, it is even possible to reach the archetypal lectio.