L’étude de la régionalité lexicale est de plus en plus prise en compte par les philologues et les linguistes qui s’occupent de textes médiévaux, surtout français. On constate cependant le manque d’une tradition de réflexion méthodologique autour du sujet, partiellement comblé par des récentes contributions surtout de caractère théorique. À travers cette ‘expérience de laboratoire’ conduite sur la traduction en moyen-français du Liber peregrinationis de Riccold de Monte di Croce par Jean le Long d’Ypres (en 1351), le présent article vise à établir des démarches méthodologiques efficaces pour le traitement ecdotique, lexicologique et stylistique du lexique marquée ‒ surtout en sens diatopique, mais également sur les autres axes de la variation ‒ d’un texte médiéval, en montrant les potentialités et les limites d’une telle analyse, par la suite applicable à d’autres textes.
The study of regional lexical variation is increasingly taken into account by philologists and linguists who deal with medieval texts, particularly French ones. There is, however, a lack of a tradition of methodological reflection on the subject, which has been partially filled by recent contributions of a mainly theoretical nature. Through this ‘laboratory experiment’ conducted on the Middle French translation of Riccold de Monte di Croce’s Liber peregrinationis by Jean le Long d’Ypres (in 1351), the present article aims at establishing effective methodological approaches for the ecdotic, lexicological and stylistic treatment of the marked lexicon of a medieval text, whereby the main focus will be on diatopic variation, although the other axes will also be considered. The potentialities and the limits of such an analysis will thus be shown, allowing its subsequent application to other texts.